Témoignage de Joël Amah AJAVON, auteur, comédien et metteur en scène au Togo

Retrouvez le témoignage d’un artiste du théâtre qui se produit au Togo: d’autres contraintes et d’autres difficultés…

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– Pouvez-vous présenter votre projet, votre structure, vos activités?

Joël Amah AJAVON : Je suis auteur, comédien et metteur en scène. Je dirige depuis 2009 la Compagnie Artistique Carrefour et je suis l’actuel Secrétaire du réseau d’auteurs Escale des Ecritures. La Compagnie Artistique regroupe des artistes des arts de la scène et des arts visuels. Depuis 2012, en dehors des créations, nous organisons un festival de théâtre de maison dénommé FITMA (Festival International de Théâtre de Maison) dont la deuxième édition a eu lieu à Lomé du 08 au 25 février 2014.

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– Quelle forme juridique avez-vous choisi pour développer vos activités, et pour quelle raison?

C’est avec une association sans but lucratif que nous fonctionnons généralement. Parce que le contexte dans lequel nous évoluons nous y oblige un peu. Il est presque impossible de faire rentabiliser le théâtre.

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– Quelles ont été vos principales difficultés au départ?

Les difficultés que j’ai rencontrées sont des difficultés éternelles sous les tropiques ; difficultés de financement surtout. En outre, l’absence de politique culturelle et de cadre juridique qui reconnaisse l’artiste aggravent nos problèmes. Ce sont des embûches qui existent toujours. Mais au fil des années, on gagne en expérience et on essaie de les contourner. Comme un peu partout, la culture est un parent pauvre dans les politiques des Etats. La particularité chez nous au Togo est que le système de l’Institut Français qui alimente bon nombre de pays en Afrique ne fonctionne pas. Nous sommes donc orphelins de l’Etat et des subventions extérieures. Même si récemment l’Etat togolais a voté le Fonds d’Aide à la Culture qui a permis de financer quelques projets artistiques et culturels, c’est largement insuffisant pour accompagner et soutenir les besoins existants.

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– Comment les avez-vous surmontées?

Un contexte comme le nôtre exige de la part des acteurs de la polyvalence et de l’exigence. C’est une piste qui permet aux artistes de ne pas faire un cycle et de disparaître faute d’accompagnement.

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– Quels sont les outils et méthodes que vous utilisez pour développer vos activités? 

Je développe une grande proximité avec le public. C’est pourquoi nous organisons le festival de théâtre de maison. En marge du festival, nous jouons beaucoup dans les maisons, écoles. Nous investissons même les bars…Pour moi, le théâtre est un élément fédérateur et un outil assez complet et complexe, didactique et ludique. Or, dans nos pays, le public se fait rare dans les lieux culturels parce que la population assimile le théâtre, surtout celui à texte à un spectacle pour « Blancs ». Notre travail consiste donc à démythifier le théâtre, à l’apporter aux gens. Parce que, pour nous le théâtre est vital.

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– Avez-vous des conseils à donner aux artistes ou professionnels comme vous, des astuces ou des bons plans à partager?

Donner un conseil, est difficile. Parce que j’estime être encore en apprentissage. Toutefois, je pense que si la foi a un pouvoir, c’est dans l’art. Il n’ya que ceux qui croient en leurs rêves et en folies qui arrivent à laisser leur empreinte d’artistes et leur vision pour la postérité.

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